Attendre la fin pour recommencer
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« Je souhaite soulever l’intérêt d’un site qui bientôt disparaitra. Il s’agit de l’espace situé entre le boulevard Le Corbusier et la rue Lucien-Paiement. Ce terrain situé derrière le métro Montmorency est entouré de centres commerciaux, de bâtiments résidentiels et deviendra la Place Bell d’ici quelques années. Ce grand terrain vague est divisé en trois sections par deux rues qui relient la station de métro aux commerces et à l’autoroute des Laurentides. Sur la section au sud, il y a l’aréna en construction et au nord les condos Urbania (Phase 2). Celle du centre est encore en friche pour l’instant. Ce lieu agit comme un contraste poétique dans son environnement urbanisé. Un site au relief plat qui n’avait aucune fonction économique durant plusieurs années, où l’on y trouvait que des herbes sauvages, des cailloux, des bouts d’asphalte, des morceaux de verre et autres déchets amenés par le vent ou lancés par des passants.
J’ai l’intention d’intervenir temporairement sur le site qui n’est pas encore en développement en déployant une série d’objets photographiques dans l’espace. En considérant son passé, son présent et son avenir, je proposerai les indices d’un récit fictionnel inspiré de son contexte. Par mes interventions et la qualité du site en soi, je veux relever l’effet inquiétant de sa disparition imminente. Que ce soit sur son rapport au site en général que sur les interventions temporaires, je souhaite que ces objets photographiques intriguent le regardeur. Agissant comme une forme de « pré-deuil » du lieu, mes interventions se présentent comme des ruines d’un temps incertain. Le passant peut désirer s’avancer dans la friche pour aller voir de plus près, se questionner sur l’origine de ces objets ou bien vaquer à ses occupations. Ces interventions sont visibles à partir de l’aire d’attente de la station de Métro Montmorency. En tant qu’ex-usagère de cette aire d’attente le changement du décor par les travaux m’évoque une forme de nostalgie. Mes interventions interrogent le concept de survie du site dans la mémoire, thématique qu’on peut retrouver dans la fiction post-apocalyptique. »
— Valéry Pelletier