Catherine Barnabé — Autrice témoin
En tant qu’autrice en résidence, Catherine Barnabé observe le travail de recherche et de création des artistes, leur réactivation des archives selon leur expérience au territoire. Comme celles-ci s’intéressent à des documents précis, elle se laisse guider par leurs choix tout en posant elle aussi son regard sur ceux-ci. Sa démarche de résidence consiste ainsi à observer leurs recherches en notant les différences ou les similitudes dans leurs rapports respectifs aux lieux, qui sont dans les deux cas assez intimes. Un dialogue se crée donc inévitablement. Cette forme d’attention est au cœur de sa pratique de commissaire et d’autrice, et s’articule dans l’observation mais aussi dans une forme de cocréation. En réfléchissant avec d’autres, en multipliant les regards, elle comprend mieux les dynamiques de coexistence entre les espaces, entre les gens et les espaces.
Son intérêt pour les pratiques artistiques de la mobilité, la marche, la cartographie, mais aussi pour les couches narratives des espaces, les notions de lieux et de non-lieux teintent certainement sa façon d’aborder le travail des artistes et sa perception des documents que celles-ci sélectionnent. Durant le processus d’observation, des questions plus vastes habitent son esprit : de quelle façon l’espace de la galerie est habité par les employé·e·s, par les artistes, par les visiteur·euse·s ?
Comment s’approprier un espace qui est changeant et qui est public ? Qu’est-ce qui fait que l’on s’y sente bien ? Comment l’architecture des lieux se répercute sur les pratiques ? Comment la situation géographique influence un espace ? Tout cela se superpose afin de proposer un regard sur les lieux qui soit composé de traces matérielles, de dialogues et d’expérimentations de l’espace. Pour figer un peu ce qui passe.