Présence performative
Pendant plusieurs jours, une présence performative s’installe sur les rives tranquilles de la rivière des Prairies et fait entendre — avec retard — ce qui a vibré ailleurs. À travers une transmission radiophonique, des fragments sonores venus de Beyrouth traversent les distances. Cette présence discrète, presque imperceptible, crée un espace de veille.
L’artiste et ses complices accompagnent le dispositif avec une attention silencieuse, presque rituelle, sans s’imposer à l’écoute. Dans ce léger déplacement acoustique, une tension s’installe. Le calme du paysage entre en friction avec les sons de la menace, enregistrés ailleurs. Cette dissonance active une conscience du lieu — et du monde. Ce qui est donné à entendre, c’est la distance elle-même — et tout ce qu’elle contient.