Vidéo-performance et finissage
Une seule image — un fragment du littoral beyrouthin — surgit un instant sur un écran suspendu, puis s’évanouit dans de longues séquences de noir, agissant comme une empreinte sur la rétine : on ne sait si on l’a vraiment vue, ou seulement imaginée. Jouant avec l’ambiguïté, le doute, l’après-coup, l’œuvre propose un espace de perception ralentie, où l’image incarne une disjonction spatiale et temporelle. Oscillant entre présence et disparition, elle convoque un regard vulnérable, poreux, et interroge ce qui résiste à la visibilité.
Dans une tentative de fixer l’insaisissable, l’image devient une trace, un seuil ténu: entre absence et retour, entre ce qu’on oublie et ce qu’il faudrait enfin voir. Cet espace — à la fois perceptif et mémoriel — se construit comme une hétérotopie : un lieu autre, instable, où se déplacent et s’inversent nos rapports aux territoires, aux frontières, à la trace et à la perception.