Dette sans raison is the river at your door
Être invité·e, c’est d’être (indéniablement) submergé·e du fait qu’on n’est pas chez soi.[1]
Dette sans raison is the river at your door est une exploration corporelle et discursive des relations entre l’invité·e, l’hôte et un site résidentiel. L’œuvre s’intéresse à la notion d’appartenance en tentant une étude de la convergence des forces de l’hospitalité et de la performativité.
Pour ce projet, k.g. Guttman a conçu une performance destinée à être exécutée par une personne seule dans un lieu résidentiel. Adoptant un rôle d’instigatrice, l’artiste propose d’accompagner à distance des participant·e·s volontaires dans une prise de risque consistant à occuper une posture d’invité·e.
Chaque participant·e doit s’organiser, à travers ses propres réseaux, pour visiter le domicile d’une personne qu’il·elle connaît très peu, en marge de son cercle de connaissances. Il ou elle doit être autorisé·e à s’y trouver seul·e en l’absence de l’hôte, dans le salon ou la cuisine durant 1 heure. Avant le jour de la visite, l’invité·e reçoit de l’artiste une piste audio à écouter chez l’hôte avec des écouteurs, et un petit sac contenant des éléments matériels qui pourront être découverts au rythme de la voix-guide. L’audio dirige l’attention sensorielle de la personne participante et sonde les dimensions visibles, invisibles ou inaccessibles de l’espace. Des manières précises de regarder, toucher, tenir et imaginer dans la pièce seront proposées. Dans ce projet, la vue est considérée comme toujours expérimentale, toujours incomplète.
Pour remercier les hôtes d’avoir offert un espace de leur maison en accueillant la performance, l’artiste offre à chacun·e un cadeau alimentaire composé d’une partie salée et d’une partie sucrée. À la fin du projet, les participant·e·s sont réuni·e·s par l’artiste pour un dîner chez elle afin de partager ensemble leurs expériences de visite performative.
[1] Derrida, J., Dufourmantelle, A. (1997). De l’hospitalité: Anne Dufourmantelle invite Jacques Derrida à répondre. France: Calmann-Levy.