Even Light Is a Few Minutes Late
Even Light Is a Few Minutes Late explore les trajectoires par lesquelles la violence et la perception circulent — parfois lentement, souvent en différé — à travers les dispositifs, les espaces, les corps et les vies déplacées. En s’appuyant sur différentes formes de latence, l’œuvre met en relation deux lieux séparés par une distance physique, géopolitique et des fuseaux horaires : la corniche méditerranéenne de Beyrouth et les rives tranquilles de Laval.
Par le biais de dispositifs minimaux — audio, vidéo, présence humaine —, Even Light Is a Few Minutes Late invite à une expérience attentive et poreuse. Deux régimes temporels s’y croisent: l’un saturé d’alertes, l’autre recouvert de silence. Qu’il s’agisse du bourdonnement d’un drone au Liban ou des réalités sociopolitiques en Amérique du Nord, l’œuvre rend perceptible ces contextes par un même bruissement d’instabilité. Ce qui est en jeu: les structures de visibilité, de surveillance et de confort, et ce que ces notions laissent de côté.
Even Light Is a Few Minutes Late installe un espace d’interférence. Un lieu où ce qui met quelques minutes à nous parvenir — comme la lumière et ce qui a vibré ailleurs — a peut-être encore le pouvoir de bouleverser, ici.
Le projet se déploie en deux temps. D’abord, une présence discrète fait entendre — avec retard — des fragments sonores venus de Beyrouth. Puis, en clôture, une image surgit un instant dans l’obscurité avant de s’évanouir dans de longues séquences de noir.