Local 24
Local 24 est une installation médiatique basée sur l’occupation temporaire d’un local vacant situé dans un centre d’achats du territoire lavallois, soit le « local 24 » des Galeries Laval, anciennement occupé par le poste de télévision communautaire TVGL. La forme de l’installation, composée d’une projection vidéo avec bande sonore radiodiffusée, découle des recherches menées sur place par l’artiste à partir des caractéristiques du lieu. Durant sept soirs consécutifs, l’artiste animera l’installation en temps réel dans le cadre d’une performance de longue durée.
Le travail de l’artiste implique la division d’un site en deux portions : un espace qu’il occupe et anime temporairement, auquel le public n’a pas accès physiquement, et un second espace qui s’ouvre au public. Les actions de l’artiste à l’intérieur de l’espace fermé sont transmises à un public « imprévisible » (usagers du centre d’achats et spectateurs spontanés) par le biais d’une diffusion audiovisuelle en direct. Cette habitation temporaire de l’espace, en impliquant le spectateur à l’intérieur même d’une structure médiatique ancrée dans un site, place Local 24 à la confluence de diverses pratiques et approches artistiques.
En faisant un usage de techniques de production audio, télévisuelle et cinématographique allant légèrement à l’encontre de leur déploiement traditionnel, Local 24 manifeste une grande sensibilité pour les processus de médiation qui structurent la transmission de l’information. La grammaire d’images vidéo proposée s’apparente autant aux notions de « cinéma en direct », qu’aux traditions de l’art vidéo mettant l’accent sur l’aspect « dispositif » du médium, qu’aux pratiques de l’art de performance qui structurent le temps par l’entreprise d’une routine prédéterminée plutôt que par l’interprétation d’un scénario dramatique.
Local 24 propose au public une expérience d’écoute alternative qui rappelle, tout en demeurant distincte, celle du locative media numérique contemporain. En captant sur place les ondes radio qui hantent le centre d’achats, chaque spectateur participe à l’activation de l’œuvre et se voit donner l’accès à un espace liminal, au croisement de multiples registres — spatial, urbanistique, vidéographique et radiophonique.
Apportez votre syntoniseur FM et vos écouteurs pour entendre la bande sonore.
Nombre limité de syntoniseur sur place. Certains appareils mobiles sont munis d’un syntoniseur FM.
Intention
Par l’entremise de dispositifs audiovisuels, j’explore les rapports et les tensions entre les espaces cachés ou occultés (sous-sol, grenier, régie, etc.) et les espaces de visibilité (galerie, fenêtre, trottoir, etc.) ; les zones liminales entre ces espaces (ren)fermés et leurs cadres architectural et urbanistique.
La production et la diffusion de toutes ces émissions médiatiques en temps réel sont nécessairement liées à la relation concrète que je veux créer entre des espaces, et entre moi en tant qu’intervenant et de possibles publics. Cette approche a pour objectif d’encadrer la médiatisation et de la restituer dans son actualité spatiale et expérientielle.
En insistant sur la nature éphémère de l’œuvre et sur sa transmission en temps réel, je cherche à contrer la décontextualisation et la marchandisation de l’expérience inhérente aux notions contemporaines de gestion des ressources numériques.
— Tim Dallett