Train Easy, Fight Sleazy
Dans cette œuvre, Jean-Pierre Mot explore les règles de l’engagement par la figure d’une crapule corrompue. Il ne croit pas en la loi traditionnelle du guerrier qui promet la gloire à ceux qui s’« entraînent durement » en vue de « combattre facilement » (train hard, fight easy). Refusant de se plier à la moralité, à l’éthique ou à l’esprit sportif, il préfère penser que seuls les dupes assujettis au système peuvent donner crédit à ces contes de fées institutionnalisés associant travail acharné et projets de retraite. Se sentant quant à lui autorisé à mener l’existence hédoniste qui lui plaît, Mot s’entraîne facilement et combat avec mesquinerie (train easy, fight sleazy) :
« I am a saintly sinner who could not cast away the first rock without losing a part of my first name. My surname; In Ugaritic language, is the God of Death of the land of Canaan and ruler of Hmry. As an omen, shades of darkness surround me much like a nameless crow. In Lafontaine’s tales, I lose to the trickery of the fox. As the village’s idiot, my loving caw bedazzles the failure of an alchemist. »
Participatives, les actions de Mot installent un rapport de tension avec le public, cherchant à intimider les spectateurs et les confrontant à leur peur de subir des séquelles physiques et même spirituelles.
L’artiste a forgé un personnage de combattant, auquel il a recours à la suite d’une recherche performative intitulée « la kinésiologie de l’Asie du Sud-Est » — une exploration de la musique du gamelan, du rythme des mouvements des boxeurs Muay Thaï, des danseurs d’apsara – une danse traditionnelle cambodgienne – et des pêcheurs du Mékong.