res(is)ting / repos comme résistance
« “La structure avec laquelle nous avons construit nos attentes en matière de travail nous fait souffrir depuis longtemps. Lorsque l’on combine notre culture de surcharge de travail chronique à la distraction inhérente à la technologie et aux réseaux sociaux, durant une période où nous sommes obligé.e.s de rester à la maison, nous avons une recette pour amplifier l’anxiété et la honte. Cela mène les gens sur la voie rapide vers l’épuisement.” 1
Le SYSTÈME veut que nous continuions à bouger, à faire, à produire, à consommer.
L’ÉMOI vient de la pression à laquelle nous sommes confronté·e·s devant le besoin apparent ressenti d’avoir à se conformer.
LE TROUBLE résulte de la conviction que nous n’avons pas le droit de prendre une pause.
Le SYSTÈME soutient une structure omniprésente que nous nous sentons obligé·e·s de suivre.
L’ÉMOI qu’il crée en nous devient plus apparent quand nous ressentons le besoin d’arrêter.
LE TROUBLE éprouvé est à la fois interne et externe ; nous sommes tou·te·s dans le même bateau.
Comment construire un antidote ?
Je souhaite proposer un espace de cocréation dans lequel nous nous rassemblons spécifiquement pour nous reposer. Afin de tailler des moments pour l’action – ou la non-action – qui soient sans effort et qui permettent à nos esprits de se détendre.
C’est un groupe qui se rassemble – collectivement avec les mesures de distanciation sociales sécuritaires, individuellement dans nos imaginaires ou simultanément devant un écran – et choisit de passer un après-midi à lire, marcher, tricoter, rêvasser, cuire un gâteau. Nous nous unissons dans une journée de sabbat numérique, en fermant tous les appareils et en gérant les symptômes de sevrage. Nous nous unissons pour réfléchir à la suite, soulever nos intentions, laisser place à ce qui viendra : construire mentalement un temps post-pandémie. Nous nous unissons afin de, silencieusement, porter le deuil de notre ancien monde. Calmement capturer le présent. Nous réjouir de notre capacité à respirer. Momentanément résister au faire.
C’est un atelier, c’est une performance, c’est une infiltration publique, c’est une conversation. C’est une expérience commissariée. C’est une sieste de groupe. C’est tout cela en même temps. Ce n’est rien de cela du tout. Cela ne ressemble à Rien, mais beaucoup à la VIE. Comme la vie, mais cadrée par l’ART. Résistance subtile.
“ Ce que cette pandémie nous démontre, c’est que nous pouvons tout arrêter à un instant d’avis. J’espère qu’au lieu de paniquer et de tenter de retourner rapidement à la normalité, les gens vont réfléchir à ce que nous devrions laisser derrière, plutôt que reprendre.” 2 »
— Victoria Stanton
1. Harfoush, R. (2020) Interviewed by Lindsey Tramuta for Bloomberg, 11 May. Available at: https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-05-11/exercising-eating-right-won-t-prevent-burnout (Accessed: 11 May 2020).
2. Smart, A. (2020) Interviewed by Sam Blum for Vox, 22 May. Available at: https://www.vox.com/the-highlight/2020/5/15/21252544/coronavirus-covid-19-hustle-work-productivity-ambition-loss (Accessed: 26 May 2020).